Oui, je sais, ça n'est pas fini. Ça viendra.
1
Si vous êtes déjà venu ici, rendez-vous au X.
Les quartiers sud de Belyj Almaz ont plus souffert des bombardements que le reste de la ville, et vous commencez à vous demander si ce long parcours à pied sera récompensé : cela fait plus d'une demi-heure que vous marchez parmi les ruines : vous avez laissé votre robot à l'entrée du quartier, sous la massive Porte de la Liberté, l'un des nombreux arcs de triomphe de Leish, qui s'en est mieux tiré que son mégalomane édificateur. Vous croisez un nombre remarquablement faible de cadavres, et aucune victime du sommeil artificiel, ce qui ne manque pas de vous mettre la puce à l'oreille. Se pourrait-il qu'une autorité quelconque ait pris le contrôle de cette zone ? Vous n'avez pourtant croisé aucun soldat ; en fait, le quartier paraît tout à fait désert. Le silence qui y règne vous rend quelque peu nerveux, et vous ne pouvez vous empêcher de palper la crosse de votre arme à feu. Soudain, vous entendez des coups de feu résonner dans une ruelle, à une centaine de mètres de vous, qui vous font sursauter. Si vous voulez aller jeter un œil, rendez-vous au 2. Si vous préférez éviter de vous fourrer dans de nouveaux ennuis, vous pouvez vous déplacer dans la direction opposée, tout en restant dans les quartiers sud, en allant au 3, ou bien rebrousser chemin et explorer d'autres parties de Belyj Almaz en revenant au Y.
2
Vous vous ruez en direction des détonations à toute vitesse, sans pour autant débrancher vos neurones. Débouler comme un beau diable dans la ruelle sans même savoir quel drame s'y déroule pourrait se révéler très risqué. Aussi, alors qu'un nouveau coup de feu part, vous ralentissez votre allure et rasez la façade de l'immeuble le plus proche pour risquer un bref coup d'œil dans la venelle. Le spectacle qui s'offre à vous est assez déroutant : une jeune fille blonde, vêtue et coiffée comme un homme et qui vous tourne le dos, se tient devant un homme assis à même le sol, contre le mur, la main droite pressée contre ce que vous supposez être une blessure au ventre. La jeune fille tient un pistolet encore fumant à la main, pointé vers la tête de l'homme, et il n'est guère difficile de deviner ce qui vient de se passer. Si vous ne tenez pas à vous mêler à cette querelle qui, après tout, ne vous concerne en rien, vous pouvez vous éloigner discrètement et explorer d'autres recoins des quartiers sud au 3, ou d'autres parties de Belyj Almaz au Y. Si la situation vous intrigue suffisamment, vous pouvez rester à votre poste d'observation (rendez-vous au 4), ou bien débouler dans la ruelle, arme à la main (rendez-vous au 5).
3
Vous vous éloignez en tapinois de la ruelle, poursuivant votre route dans l'ancien boulevard des Grands-Ducs, un peu moins touché que le reste des quartiers sud : de nombreux bâtiments sont encore en état, dont le moindre n'est pas ce grand immeuble d'allure sobre et stricte, sur lequel flotte un drapeau rouge frappé d'insignes blancs que vous ne parvenez pas à distinguer. À la porte, quatre gardes farouchement armés sont les premiers humains éveillés et vivants que vous voyez depuis votre entrée dans le quartier. Si vous désirez vous approcher de ce bâtiment, rendez-vous au 6. Dans le cas contraire, vous aurez beau continuer votre exploration, vous ne trouverez plus rien d'intéressant et rebrousserez chemin vers le X.
4
« Salope ! » s'exclame l'homme.
« Merci du compliment, ricane-t-elle. Maintenant, dépêche-toi de me dire qui t'a envoyé et je te laisserai partir en vie. »
Cette voix ! Serait-il possible que... ?
« Natalia ? »
Vous n'avez pas su contrôler vos cordes vocales, qui semblent avoir prononcé d'elles-mêmes ce nom tant aimé. La jeune fille fait volte-face, pistolet braqué dans votre direction, mais dès qu'elle reconnaît votre visage, au même moment où vous reconnaissez le sien, elle baisse son arme, incrédule.
« Papa ? Mais... mais qu'est-ce que... tu fais ici ? »
« Je... je... attention ! Derrière toi ! »
Vous avez presque hurlé ces derniers mots en voyant l'homme se redresser péniblement et braquer son arme sur la nuque découverte de votre fille.
« On ne bouge plus, lance-t-il. Ces retrouvailles sont bien émouvantes, et si vous le voulez bien, je vais me retirer pour vous permettre de les apprécier à leur juste valeur. »
Il recule lentement, son arme toujours pointée vers Natalia, jusqu'à disparaître à l'autre extrémité de la ruelle. Tout d'abord quelque peu déboussolés par son comportement, vous et votre fille ne tardez pas à tomber dans les bras l'un de l'autre. Rendez-vous au 7.
5
« Plus un geste ! Qu'est-ce qui se passe ici ? »
Si vous espériez faire sensation, c'est réussi : la jeune fille se retourne en un éclair et fait feu dans votre direction. En un éclair, vous reconnaissez ce visage, ces yeux... Natalia ! Votre fille ! Testez votre Habileté. Si vous êtes Habile, rendez-vous au 8. Si vous êtes Malhabile, rendez-vous au 9.
6
7
« Mon Dieu, papa, je te croyais prisonnier... ou mort ! On n'a quasiment pas eu de nouvelles du front depuis la débâcle... Quel bonheur de te voir en vie ! »
Vous lui racontez les déboires qu'il vous a fallu affronter pour rejoindre la capitale, et elle vous explique à son tour ce qui lui est arrivé depuis votre départ : après la disparition de sa mère et de son frère, elle a vécu comme elle a pu dans la ville, avant de s'engager dans l'une des milices qui la contrôlent désormais, celle de Lev Lvovna, le premier secrétaire du Front des Travailleurs – « plus par pragmatisme que par conviction », vous assure-t-elle, « c'était essentiellement pour qu'il puisse m'aider à retrouver maman et Alexis ». Si vous savez déjà ce qu'il est advenu d'eux, rendez-vous au 10. Dans le cas contraire, rendez-vous au 11.
8
Votre sang ne fait qu'un tour et vous plongez au sol, mû par les réflexes que vous ont inculqué des années d'entraînement militaire. La balle siffle au-dessus de votre tête, et vous vous remettez rapidement sur pied, juste à temps pour voir déguerpir l'homme. Natalia, votre fille, n'en a cure : elle s'est approchée de vous en balbutiant votre prénom. Vous voilà bientôt dans les bras l'un de l'autre. Rendez-vous au 7.
9
Dès que vous entendez la détonation, vous vous précipitez au sol, mais vos réflexes manquent d'acuité, et la balle vous érafle le bras droit, vous faisant perdre 2 points d'endurance. La douleur vous étourdit brièvement, et vous entendez le son de pas claquant sur les pavés, s'éloignant de vous. Vous bredouillez le prénom de votre fille... mais non, ce n'est pas elle qui s'est enfuie. La voici qui vient vous aider à vous remettre sur pied avant de tomber dans vos bras. Rendez-vous au 7.
10
Vous expliquez avec autant de tact que possible ce que vous avez appris à Natalia au milieu des décombres de Belyj Almaz. Les larmes affluent dans ses yeux, mais elle les retient et se mord la lèvre pour ne pas éclater en sanglots. Toutefois, sa voix tremble lorsqu'elle vous demande : « Et maintenant... qu'est-ce qu'on va faire ? » Si vous avez d'ores et déjà rallié l'une des factions qui s'entre-déchirent pour la domination du Kalazar, rendez-vous au 12. Si ce n'est pas le cas, rendez-vous au 13.
11
12
Lorsqu'elle apprend votre nouvelle situation, votre fille semble partagée entre l'incrédulité et la terreur. « Papa ! Comment as-tu pu te ranger auprès de... d'un tel monstre ? s'écrie-t-elle. Écoute, papa, viens avec moi, je vais t'arranger un rendez-vous avec le vieux Lvovna. Ce n'est sûrement pas un ange, mais il vaut facilement mieux que tous les autres requins réunis. » Vous hésitez. Si vous acceptez la proposition de votre fille, rendez-vous au 14. Si vous la déclinez, rendez-vous au 15.
13
La question de Natalia, pourtant toute bête, vous a plongé dans un abîme de réflexions. Évidemment, vous pourriez choisir un camp, et combattre dans cette guerre civile qui s'annonce comme l'épreuve la plus dévastatrice que connaîtra votre pays bien-aimé, mais... à quoi bon ? Voir votre fille, qui n'a même pas encore seize ans, avec une arme à la main, est une vision que vous auriez préféré ne jamais connaître. Si c'est là tout l'avenir réservé au Kalazar... C'est vous qui êtes maintenant au bord des larmes. Vous prenez une grande inspiration et levez les yeux au ciel, qui est d'un azur éclatant, à peine entaché par la fumée ocre d'un incendie proche. Vous prenez votre fille par la main et vous murmurez : « On rentre à la maison, ma chérie. On rentre à la maison. »
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Votre fille vous mène à travers les décombres jusqu'à l'un des rares immeubles encore à peu près intacts : d'allure spartiate, la seule touche de couleur est un drapeau d'un rouge violent qui claque au vent à son sommet. Quatre gardes farouchement armés se tiennent à la porte, mais ils laissent passer Natalia avec un hochement de tête approbateur. L'intérieur du bâtiment est à l'image de sa façade : austère, presque déprimant. Votre fille vous conduit jusqu'à l'une des nombreuses chambres vides que recèlent les caves du bâtiment, et vous demande d'attendre là son retour. Elle vous suggère de prendre un peu de repos, conseil que vous vous empressez de mettre en œuvre. Rendez-vous au 16.
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Mer 13 Fév - 19:16